Raymond BONNEFOY

Mon cher Raymond,
Tes enfants me demandent un petit mot sur un site d'hommage. Tu connais mon allergie pour l'informatique, mais "une petite main" secourable va suppléer à mon incompétence.
J'espère donc que ce message te sera transmis là où tu es maintenant.
Nous en avions souvent parler de savoir qui le premier partirait, aviserait l'autre ! Je n'ai pas eu ton message mais je t'envoie le mien malgré tout.
Nôtre amitié vieille de 60 ans et plus démarre à Saint Dyé sur Loire où j'ai la joie de sortir avec ta soeur Claudine. Tu étais un garçon discret qui travaillait comme jeune clerc à l'étude de ton notaire de père.
Le temps passe, études puis service militaire, nous nous sommes perdus de vue.
Quinze ans après, nous nous retrouvons, moi marié père de 2 enfants, Agent général du GAN à Blois. Toi, marié, 1 enfant (au début), habitant également Blois prépare de diplôme de notaire à Angers.
Nos couples se fréquentent, je suis l'assureur de la famille et un accident d'auto me rapproche de Marie-Claude et de ton fils Mathieu (1 an) légèrement blessé. A l'époque, étant à Angers, j'ai remplacé le papa vis à vis de la maman un peu dans l'embarras.
Par la suite, nous nous sommes retrouvés à Villiers sur Loir où vous aviez acheté une sympathique maison car tu participais à une étude notariale sur Vendôme. Grand jardin où nos 5 enfants pourraient s'ébattre. De mon côté un 3ème garçon m'était né !
Par la suite, tu reprends une étude à Couture sur Loir en tant que notaire titulaire.
Hélas, les promesses des vendeurs ne correspondaient pas ou peu à la réalité. Les charges de fonctionnement, de personnel, t'obligent à revendre quelque temps plus tard.
Le décès brutal de ta maman achève de briser tes nerfs et tu te retrouves en sérieuse dépression. Cela t'amène dans une clinique angevine spécialisée. Entre temps, un divorce difficile avait accentué tes troubles.
Après plusieurs mois, tu t'installes près d'Angers à Ponts de Cé, où tu achètes un appartement dans une petite résidence tranquille.
Tu te retrouves seul, séparé, éloigné de tes enfants. Tu t'installeras dans une forme de solitude où quelques amis masculins et féminins essaieront de rompre. tu as repris contact avec moi, et tant au téléphone que par la suite par des séjours en ton appartement, dûs à mes activités professionnelles, nous renouâmes une belle amitié.
Il était toujours abordé la question des enfants. Des petits enfants étaient nés ce qui avait été une grande joie pour toi.
Cependant, l'éloignement de ton fils sur Toulon et les quelques visites de sa fille habitant en Touraine, ne suffisaient pas pour te sortir de "ta carapace" ou même l'accentuant.
Le temps aidant, ceci augmentant, créant parfois des incompréhensions de part et d'autre.
Hélas, quand tout le mondes était réuni au moment des vacances , tu refusais trop souvent de te joindre à eux. Ce qui ne faisait qu'augmenter l'incompréhension des tiens.
La vieillesse venant, tu ne sortais plus de ton appartement, Nathalie attentive et dévouée faisait tes courses et t'apportait un peu d'humanité en plus des aides sociales qui te visitaient matin et soir.
Souvent j'ai été le témoin de la gentillesse et de la compréhension de Nathalie.
Et quand je venais sur Angers et que nous dînions ensemble, je te plaisantais sur la chance que tu avais d'avoir une telle "marraine de guerre".
Et puis tu nous as quitté brusquement, nous laissant dans le chagrin et le deuil.
La vie t'avait beaucoup "cabossé" et tu avais tes raisons que sans toujours comprendre nous respectons.
Adieu vieux camarade. Dors en paix.
Ton ami
Jean-Marie

Merci pour ton amitié Raymond, tu garderas toujours une place en mon coeur, repose en paix .
Nath

Papy, tu es maintenant parti au paradis.
J'espère néanmoins que tu n'as pas souffert lors de tes derniers jours.
Tu es parti si vite, trop vite. Tu resteras dans mon cœur à jamais.
Bisous. Je t'aime très fort.

Dans cette étape difficile, nous tenons à vous dire merci d’être présents à cette cérémonie que papa a voulue très simple. Vous avez exprimé à votre mesure toute votre affection à notre père et nous vous en remercions affectueusement et sincèrement.
Nous n’oublions pas aussi les personnes qui n’ont pas pu se déplacer notamment Francis, Aline, Fatiha, Eline, Tristan et nos amis respectifs. Tous ces gestes d’affection nous réconfortent grandement et apaisent notre peine.
A l’âge de 81 ans, Papa est parti trop vite ; trop vite pour nous qui voulions de son vivant lui dire au revoir et lui exprimer à nouveau notre amour. Sa vie n’a pas été facile, par conséquent la nôtre non plus mais nous avons tous eu avec lui des moments heureux.
Dans la maison de Villiers sur Loir, nous vécûmes une partie de notre enfance avec nos deux parents et des souvenirs avec lui nous reviennent alimentés notamment par les nombreuses photographies qu’il prenait. Les Noel dans la magnifique maison de ses parents à Saint Dyé sur Loir, nous restent aussi mémoire : on y retrouvait toute la famille Bonnefoy pour de grands repas familiaux. Nous nous rappelons aussi les vacances à Megève et à Saint Jean Cap Ferrat qui ont été de très agréables moments : nos parents étaient ensemble, ils y retrouvaient deux couples d’amis (les Dumet et les Tiffinot), l’atmosphère, loin des tracas du quotidien et dans un cadre magnifique, nous ont beaucoup marqués.
Nous nous souvenons de notre père jouant au ping-pong, aux échecs, de la guitare ou autres instruments et travaillant sur son ordinateur car il était un passionné d’informatique ; que de soirées passées devant son écran. Il appréciait la bonne musique Française notamment George Brassens, Barbara, Pierre Perret que nous avons vu en concert avec lui et maman. Et il y a eu les moments passés avec lui dans son appartement des Ponts de Cé ; malgré l’éloignement, on essayait de le voir chaque année : il aimait plaisanter parfois nous taquiner. L’organisation était l’une de ses qualités : tout y passait ; les photographies, les cartes postales, les documents administratifs, les lettres … bien rangés.
Nous avons des objets de lui qui lui ressemblent : sa guitare qu’il grattait souvent, son vieil appareil photo avec lequel il nous photographiait, ses vieilles jumelles. Nous allons maintenant te dire au revoir. Nous respecterons ta volonté de disperser tes cendres en mer dans le Golfe de Morbihan.
Repose en paix, papa. Nous t’aimons très fort.

Bon voyage Tonton, je te souhaite de retrouver la paix. Puisses-tu, de là où tu es, veiller sur tes enfants et petits-enfants.